3 nouveaux textiles à découvrir!

Vêtements sur une pôle

Je n’apprendrai rien à personne en vous disant ceci : l’industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde, la première étant le … pétrole!

En fait, vous comme moi, on s’exclame rapidement : « N’est-ce pas IN-CRO-YA-BLE un t-shirt à 4$! »

Mais comment ça, 4 piasses? Parce que je le sais moi, que c’est long coudre un t-shirt… On en fait nous autres, des t-shirts!

Bon, oui, vous me direz : « La gang de Minuit moins cinq, vous les récupérez, vos t-shirts! » Et bien je vous assure que laver, trier, puis rajuster les largeurs ou refaire la couture du bas du chandail nous demande plus de 4$ de travail!

Ce n’est donc pas si IN-CRO-YA-BLE que ça de penser qu’au fond, notre belle blouse dernier cri achetée pas trop chère chez Za** participe à la destruction rapide de nos environnements, tant physiques que sociaux. On se rappelle bien du drame de l’édifice Rana Plaza au Bangladesh en 2013, dont l’effondrement a tué plus de 1000 travailleuses du textile dans une région où les conditions de travail sont atroces encore aujourd’hui… Et n’oublions pas que 40% des rivières de la région de Xintang, la capitale du jeans, sont maintenant sérieusement polluées.


 Alors, que peut-on y faire? Réfléchir à notre consommation et à QUOI nous consommons : la plupart des vêtements abordables sont faits avec des fibres synthétiques issues de la transformation du pétrole brut. Regarder les étiquettes de vos vêtements : qu’est-ce que ça dit? Rayonne, viscose, élasthanne, coton? C’est quoi, ça, de la viscose? Et le lyocell, c’est quoi?

C’est quoi, ça, les nouveaux textiles?!

Les nouveaux textiles, c’est bien large… j’en ai pris conscience en commençant mes recherches pour écrire cet article. Quand tu tapes ça dans Google, tu arrives d’abord sur… des textiles intelligents, qui peuvent « comprendre » si tu as chaud ou froid, donner ta position géographique ou connaître le nombre de battements par minute de ton cœur (j’exagère à peine!)

Certes je m’égare : c’est plutôt des textiles utilisés de façon « ordinaire » comme le coton ou le polyester, mais dont l’empreinte écologique est faible qui m’intéresse ici.

Le tissu lyocell : LE textile écolo

La canopée d'une forêt

Le lyocell, principalement produit par la compagnie autrichienne Lenzing et prenant le nom de TENCELTM, est conçu à partir de bois (eucalyptus, chêne ou bouleau par exemple) décomposé chimiquement. La pulpe obtenue est transformée en fibres à tisser qui peuvent être utilisées pour fabriquer draps et vêtements de grande qualité. Jusque-là, c’est simple et assez normal.

 La grande révolution se passe dans sa production : alors que la quantité d’eau utilisée est nettement moindre que dans la culture du coton, la vraie beauté de la production se retrouve dans la réutilisation quasi complète du solvant non-toxique nécessaire à la création de la fibre. Du génie! Puis, bon, en plus, le tissu est 100% biodégradable.

 Il possède de nombreux avantages :

  • Fibres résistantes et durables;
  • Antibactérien;
  • Texture lisse et soyeuse;
  • Tissu respirant et léger;
  • Absorbe l’humidité (plus que le coton);
  • Idéal pour les peaux sensibles!

 Mais aussi quelques inconvénients :

  • Prix élevé;
  • Plus difficile à teindre.

Le bambou : un textile controversé

 

Un panda qui croque des feuilles de bambou

Certes, les forêts de bambou sont reconnues pour leur régénération rapide et leur capacité à filtrer l’air de certains polluants tout en libérant près de 30% d’oxygène de plus que d’autres types de forêt. Poussant en Chine, le bambou est l’eldorado des designers écolos : le tissu de bambou semble être la solution idéale face à la catastrophe écologique que sont les tissus synthétiques.

Pourquoi pas, dans ce cas, n’utiliser que du bambou?

Parce que deux techniques servent à transformer le bambou en fibre textile, donnant ainsi deux types de fibres: le bambou lin et la rayonne, ou viscose, de bambou.

Le bambou lin

C’est un procédé mécanique qui consiste à broyer la plante pour en faire une pulpe grâce à des enzymes naturels. La fibre obtenue est ensuite peignée, filée, puis tissée : c’est un processus écoresponsable d’un bout à l’autre! Par contre, ce procédé est rare et le tissu style lin est indisponible en Amérique du Nord.

La rayonne de bambou

C’est le textile de bambou le plus courant sur le marché. Il a besoin d’une grande quantité de produits chimiques dans sa production et, ce faisant, perd ses propriétés antibactériennes. C’est ce qu’on appelle un tissu semi-synthétique.

Puis, malgré sa croissance effrénée et sa capacité à devenir envahissant, les demandes en vêtements étant ce qu’elles sont (c’est-à-dire immense!), les grandes forêts risquent de subir d’importantes déforestations, avec ce que ça implique pour la survie de la faune qu’elles abritent.

Tout de même, la fabrication d’une rayonne de bambou nécessite beaucoup moins d’eau et de ressources humaines que le coton.

Il faut donc se méfier des produits faits de bambou qui clament haut et fort les caractéristiques écoresponsables de ce tissu!

Le polyester recyclé : la fin des continents de plastique?

 

Des bouteilles de plastiques écrasées en ballot

Ah, ce polyester! 62,1% des fibres textiles produites dans le monde sont des fibres synthétiques comme le polyester (ça peut également inclure l’acrylique, le nylon, le spandex, le Gore-Tex, etc.).

Fabriqué à partir de polyéthylène téréphtalate (PET), le polyester est issu de la transformation du pétrole brut… de quoi donner la chair de poule.

Le PET est aussi ce qui rentre dans la fabrication des fameuses bouteilles d’eau jetable. Vous voyez le lien? Bouteille d’eau = polyester. C’est en effet possible de détourner de la poubelle des tonnes de bouteilles de plastique, de vieux chandails et les déchets de polyester de source industrielle du dépotoir! WOW!

Le bémol : que ce soit du polyester neuf ou recyclé, un des grands dangers de ces fibres synthétiques est sa grande résistance à la dégradation. De ce fait, lorsque nous lavons notre t-shirt de sport, par exemple, des microfibres de polyester non dégradables se retrouvent dans notre eau de lavage, puis passent par nos systèmes d’épuration des eaux, pour ensuite être rejetées dans l’environnement (cours d’eau). Les microfibres sont si petites qu’elles se faufilent entre les mailles des filtres et se retrouvent directement dans nos rivières, nos lacs, nos océans.

 C’est dire : lisez vos étiquettes de vêtements neufs, vous serez surpris.es des informations que vous pourrez y trouver!


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